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Inauguration de la Place J’raba à Kairouan

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Activités, Nouvelles

Le 9 février dernier a eu lieu un événement important à l’occasion de l’inauguration des travaux de réhabilitation de la place J’raba à Kairouan, une des opérations pilote développées dans le cadre du projet RehabiMed. Pendant toute la matinée, diverses activités ont été réalisées pour fêter la fin du chantier ainsi que la réintégration de la place dans la vie citoyenne, sous la présidence du ministre de la Culture et de la Sauvegarde du Patrimoine, M. Mohamed al-Aziz Ibn Achour, avec la présence du préfet de Kairouan, M. Yassine Barbouch, du maire de la ville, M. Mustapha Houcine, et du coordinateur du projet RehabiMed, M. Xavier Casanovas.

Les travaux ont consisté à remodeler et à revitaliser l’un des espaces urbains les plus emblématiques de la médina de Kairouan, comme l’est la place J’raba. Il s’agissait d’en faire un élément d’articulation des flux touristiques au sein du tissu urbain de la médina, pour développer et intégrer dans l’offre touristique une activité artisanale décadente –les métiers à tisser traditionnels pourtant en pleine activité. Parallèlement, cela devait permettre d’offrir aux habitants du quartier un espace d’une certaine qualité architecturale pour leurs activités de loisirs. L’activité commerciale et de services dans cette zone a aussi été considérablement revitalisée, grâce à l’impulsion de cette action, mettant en valeur diverses activités qui étaient en voie de disparition. Dans le but de développer une expérience pilote comme cette action de réhabilitation pour le développement touristique, durable et respectueux de l’environnement, les résultats auxquels on est parvenu ont surpris les promoteurs eux-mêmes lorsqu’ils ont vu l’effet dynamisant sur le tissu économique de toute la zone, et ce grâce seulement à une opération de récupération urbaine faite avec des moyens économiques tout à fait limités : 1 450 000 euros.

Tout cela a été possible grâce à l’application tout au long du processus de la méthode RehabiMed, qui a été présentée à Kairouan en juin 2006 à un groupe d’une cinquantaine de professionnels de divers pays méditerranéens, majoritairement tunisiens. C’est à ce moment-là que cette opération pilote a pris corps, car elle a fait l’objet de pratiques développées par les participants. Par la suite, des ateliers de participation des habitants ont permis d’enrichir la connaissance des préoccupations et des défis qui se présentent à la ville afin de les incorporer dans le projet de réhabilitation. L’un d’entre eux consistait notamment à remettre en valeur l’architecture traditionnelle auprès des visiteurs et de la population locale. Aujourd’hui, comme l’a remarqué le ministre de la Culture pendant la journée d’inauguration, cette intervention, qui a exigé la divulgation maximum du projet auprès des professionnels du patrimoine, doit être un exemple et un modèle pour la réhabilitation d’autres médinas de Tunisie et plus largement du Maghreb.

Pendant la journée, qui a commencé avec la pose d’une plaque commémorant les travaux, on a distribué des triptyques de présentation du projet parmi les participants et l’on a inauguré une grande exposition qui présente la situation initiale dans laquelle se trouvait la place, les travaux de diagnostic, les contenus et les propositions du projet ainsi que les travaux effectués. Il s’agit d’une exposition qui a été présentée par le responsable de RehabiMed en Tunisie et conservateur de la médina, M. Mourad Rammah, pour rendre plus palpable l’importance de l’action réalisée. Actuellement, l’exposition demeure ouverte au public au mausolée de Sidi Abid et un long itinéraire commencera très bientôt dans diverses villes de Tunisie ainsi que des pays voisins. Il y a aussi eu un concert de musique traditionnelle offert par les deux groupes de la ville et un déjeuner avec des pâtisseries traditionnelles de Kairouan.

Aussi bien la presse écrite que la télévision nationale ont couvert l’événement et en ont fait l’éloge pour la qualité des actions réalisées, qui ont pris en compte les aspects techniques de construction de même que les aspects de qualité architecturale, sans oublier les composantes sociale, économique et environnementale que toute action dans le tissu urbain requiert. La revue d’architecture la plus importante du Maghreb, Archibat, a publié à ce propos un article monographique dans lequel elle présente la réhabilitation de la place J’raba.